Hommage à André Peyronie

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André Peyronie est né le 8 mai 1920 à Albi (Tarn). Il est le fils d’un employé de la SMA (Société minière du Tarn), société d’exploitation de gisement de houille dans le bassin houiller de Carmaux.

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Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, le jeune André suit une formation de forgeron. Le 16 février 1939, n’ayant pas encore 19 ans, André Peyronie signe un engagement volontaire pour cinq ans à l’Intendance militaire d’Albi au titre du Bataillon de l’Air n° 109 de Tours et est affecté à l’école de Rochefort, le 22 du même mois. Nommé caporal-chef le 30 octobre suivant, il obtient le brevet supérieur (n° 11.792) de mécanicien – spécialité avion le 3 novembre 1939. À cette même date, il est affecté au Bataillon de l’Air n° 106 de Bordeaux.

Le 3 février 1940, il est affecté à la base de Salon-de-Provence et nommé sergent le 16 avril suivant.

Il rejoint ensuite la base de Châteauroux où il participe à des actions de sabotage ayant pour but d’empêcher que les avions français ne tombent aux mains de l’ennemi.

Afin d’échapper à la police allemande, il est désigné pour faire partie du détachement de renfort à destination du Levant. Il embarque à Marseille le 27 novembre 1940 et arrive à Beyrouth le 8 décembre suivant.

Le 5 août 1941, à Rayak (Liban), il signe un acte d’engagement volontaire (sous le matricule n° 31.754) dans les F.A.F.L. (Forces Aériennes Françaises Libres) pour la durée de la guerre. Le 31 du même mois, il est affecté au G.C. 1 « Alsace » avec lequel il participe aux opérations de Libye.

Nommé sergent-chef le 1er mars 1943, il participe à la première campagne du groupe en qualité de mécanicien avion. Il est responsable tout particulièrement de l’entretien du « Père Magloire », le Yak n° 14 du lieutenant Marcel Lefèvre qui succombera à de graves blessures, le 5 juin 1944, à l’hôpital Sokolniki de Moscou.

En août 1943, comme tout l’ensemble du personnel technique du « Normandie », André Peyronie est muté au Moyen-Orient, et le 30 octobre suivant, il est de retour sur la base de Rayak.

Affecté au G.C. III/3 « Ardennes » le 1er janvier 1944, il embarque à Port-Saïd le 14 mai suivant, à destination d’Oran, où il débarque une semaine plus tard. Il participe ensuite à la campagne d’Afrique du Nord.

Le 16 septembre 1944, il embarque à Oran, à destination de Marseille, où il arrive quatre jours plus tard.

Il prend alors part aux opérations de Provence, puis fait mouvement avec son unité sur l’Alsace. La guerre terminée, il est détaché en Allemagne du 2 septembre au 5 octobre 1945. Dès son retour en France, il est démobilisé et rayé des contrôles de l’armée active le 9 octobre 1945.

Le sergent-chef André Peyronie est titulaire de nombreuses décorations dont notamment :

Rendu à la vie civile, André Peyronie fera carrière dans l’immobilier à Lyon, où il s’établira à la retraite.

Il se retirera par la suite à la maison des anciens combattants (ou Château de Messimieux) située à Anse, près de Villefranche-sur-Saône (Rhône).

André Peyronie s’investira fortement (sur Lyon et sa région) au sein de la section du Rhône de la Fédération Nationale des Combattants Volontaires.

Il contribuera à ce que le nom de « Normandie-Niémen » soit donné à un square de la ville de Lyon en 1987.

De même, il participera activement à l’organisation de la cérémonie rendue à Lyon en 2012, à l’occasion du centenaire de la naissance de son compagnon d’armes, le sous-lieutenant Adrien Bernavon, « Mort pour la France » le 16 juillet 1943, dans la région d’Orel (Russie).

Durant toute sa vie, André Peyronie n’aura de cesse de rendre hommage aux 42 pilotes du « Normandie-Niémen » qui firent le sacrifice de leur vie pour la liberté et c’est toujours avec une extrême émotion qu’il évoquera ses compagnons d’armes disparus.

André Peyronie avait fait sienne cette phrase prononcée par le général de Gaulle en septembre 1942, sur la base de Rayak : « La loi suprême, c’est la libération de la Patrie ! ».

En 2006, à Lyon, André Peyronie est décoré de l’ordre d’Alexandre Nevski par le général Belykh, attaché militaire de Défense à l’ambassade de Russie en France.

Le 8 mai 2015, jour de son 95e anniversaire, André Peyronie est décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur lors d’une cérémonie qui se déroule sur la place Bellecour de Lyon. La décoration lui est remise par le lieutenant-colonel Patrick Bryant, commandant du RC 2/30 Normandie-Niémen, stationné sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan (Landes).

Le lendemain, 9 mai 2015, à Anse, il reçoit la médaille commémorative du 70e anniversaire de la victoire dans la Grande Guerre patriotique. Celle-ci lui est remise par le lieutenant-colonel Sergey Solomasov, attaché de Défense adjoint et Dimitri Novikov, premier secrétaire de l’ambassade de Russie en France.

Après la disparition de Gaël Taburet le 10 février 2017, André Peyronie devient le dernier survivant de l’extraordinaire épopée du G.C. III « Normandie » devenu « Normandie-Niémen ». Le 8 mai 2017, André Peyronie se voit remettre la médaille de la ville d’Anse par Daniel Pommeret, maire de la commune.

Le 22 février 2018, André Peyronie reçoit l’Ordre d’honneur du Bélarus des mains de Son Excellence Monsieur Pavel Latushka, ambassadeur de la République de Biélorussie en France.

Le 21 mars 2019, André Peyronie se voit décerner la médaille d’or de la C.A.N.S.O.F. (Confédération des Associations Nationales de Sous-officiers et Officiers mariniers Français). Cette distinction lui est remise par Jacques Mulard, ancien président national de l’ANSORAA (Association Nationale des Sous-Officiers de Réserve de l’Armée de l’Air).

Le 14 juin 2019, André Peyronie reçoit la médaille commémorative du 75e anniversaire de la libération du Bélarus des mains de Son Excellence Monsieur Igor Fissenko, ambassadeur de la République de Biélorussie en France.

Par décret du 30 novembre 2019 (J.O.R.F. n° 0280 du 3 décembre 2019) André Peyronie est promu au grade d’officier de l’ordre national du Mérite.

André Peyronie est décédé à Anse, le 10 décembre 2019, dans sa 100e année. Ses obsèques religieuses se sont déroulées le 17 décembre 2019, à Anse, en présences de nombreuses personnalités civiles et militaires françaises et russes. Un avion Rafale du RC 2/30 Normandie-Niémen a survolé l’église d’Anse en ultime hommage de l’armée de l’Air au sergent-chef André Peyronie.

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Note de l’auteur : Je connaissais André Peyronie depuis 1992. Dès le début de nos relations il a fait preuve à mon égard d’une immense gentillesse et d’une grande disponibilité. Durant mes travaux de recherches sur « Normandie-Niémen », il m’a apporté une collaboration ô combien appréciable et m’a soutenu en permanence. Sans son aide si précieuse, mon livre « Ceux de Normandie-Niémen » n’aurait sans doute jamais pu voir le jour ; cela je ne pourrai jamais l’oublier. Il y a quelques années, André Peyronie m’avait demandé de le tutoyer ; quel témoignage d’amitié de sa part et quel privilège pour moi. Avec la disparition d’André Peyronie, j’ai perdu bien plus qu’un ami. Après le décès de mon père alors que j’avais 15 ans, j’ai le sentiment d’être une nouvelle fois orphelin…

« Adieu mon cher André ; je t’embrasse avec toute mon affection ! »

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En 2002 sur la BA 132 de Colmar,
de gauche à droite :
André Peyronie – Pierre Lorillon – Lt-col. Christophe Aufort – Georges Masurel
Georges Marcelin
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